L'au-dela

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Les morts nous parlent

Les morts nous parlent

Vatican

Pour l’Eglise catholique les contacts avec l’Au delà sont possibles et celui qui dialogue avec la monde des défunts ne commet pas de péché s’il le fait sous l’inspiration de la foi. C’est ce que soutient le Père Gino Concetti, frère de L’ordre des Franciscains Mineurs, un des théologiens les plus compétents du Vatican et commentateur de l’Osservatore Romano, le quotidien officiel du Saint-Siège. L’intervention du Père Concetti, publiée ces jours derniers dans un article paru dans ce prestigieux journal, est très importante, car pour la première fois s’y trouvent manifestées des tendances nouvelles de l’Eglise au sujet du paranormal, sur lequel, jusqu’alors, les autorités ecclésiastiques avaient formulé des avis nettement différents. Pour en savoir plus, nous avons interrogé le théologien.

 

« Selon le catéchisme moderne » , répond aussitôt le Père Gino Concetti, « dieu permet à nos chers défunt qui vivent dans la dimension ultra terrestre d’envoyer des messages pour nous guider en certains moments de notre vie. A la suite des nouvelles, découvertes dans le domaine de la psychologie sur le paranormal, l’Eglise a décidé de ne plus interdire les expériences de dialogue avec les trépassés, à condition qu’elles soient menées avec une sérieuse finalité religieuse et scientifique ».

 

« Tout part de la constatation que l’Eglise est un unique organisme dont Jésus-Christ est le chef. Cet organisme est composé des vivants. C’est à dire aussi bien du peuple des fidèles sur la terre que des trépassés, qu’ils soient les bienheureux et les saints qui sont dans la paix de l’esprit au Paradis, que des âmes qui doivent expier leurs péchés au Purgatoire. Ces trois dimensions non seulement sont unies à Jésus, mais le concept de la « communion des saints », sont unis ensemble. Ce qui signifie qu’une communication est possible. »

 

Selon la doctrine catholique, comment se produisent les contacts ?

 

« Les messages peuvent nous parvenir non pas à travers les paroles et les sons, c’est à dire avec les moyens normaux des êtres humains, mais à travers des signes divers : par exemple par les songes, qui parfois sont prémonitoires, ou à travers des impulsions spirituelles qui pénètrent dans notre esprit, Impulsions qui peuvent se transformer en visions et en concepts ».

 

Père Concetti, tout le monde peut il avoir ces perceptions ?

 

« Ceux qui captent le plus souvent ces phénomènes sont les personnes sensitives c’est à dire les personnes qui ont une sensibilité supérieur à l’égard de ces signes ultra terrestres. Je veux parler des clairvoyants et des médiums. Mais les personnes normales peuvent avoir certaines perceptions extraordinaires, un signe étrange, une illumination soudaine. A la différence des personnes sensitives, elles peuvent rarement parvenir à interpréter ce qui se passe en elles et à intérieur d’elles-mêmes ».

 

Est ce que pour interpréter ces phénomènes l’Eglise leur permet de s’adresser à ces dits sensitifs et aux médiums ?

 

« Oui, l’Eglise permet de s’adresser à ces personnes particulières, mais avec une grande prudence et à certaines conditions. Les sensitifs auxquels, on peut demander assistance doivent être des personnes qui mènent leurs expériences même avec des techniques modernes, en s’inspirant de la foi. Si ces derniers sont des prêtres, c’est encore mieux. L’Eglise interdit tous les contacts des fidèles avec ceux qui communiquent avec l’au-delà en pratiquant l’idolâtrie , l’évocation des morts, la nécromancie, la superstition et l’ésotérisme. Toutes les pratiques occultes qui incitent à la négation de Dieu et des Sacrements ».

 

Avec quelles motivations un fidèle peut il entreprendre un dialogue avec les trépassés ?

 

Il est nécessaire de ne s’approcher du dialogue avec les défunts que dans des situations de grande nécessité. Quelqu’un qui a perdu dans des circonstances tragiques son père ou sa mère ou son enfant ou bien son mari et ne se résigne à l’idée de la disparition. Avoir un contact avec l’âme du cher défunt peut (déranger) un esprit bouleversé par le drame. On peut s’adresser aux défunts si l’on a besoin de résoudre un grave problème de vie. Nos ancêtres, en général, nous aident et ne nous envoient jamais de message qui portent atteinte ni à nous-mêmes ni à Dieu.

 

Quelles attitudes convient il d’éviter durant les contacts médiumniques ?

 

« Il ne faut pas jouer avec âmes des trépassés. Il ne faut pas le les évoquer pour des motifs futiles : pour obtenir par exemple un numéro du Loto. Il convient aussi d’avoir un grand discernement à l’égard des signes de l’Au-delà et de ne pas trop les « empathiser ». On risquerait de tomber dans la crédulité excessive la plus suspecte. Avant tout, il ne faut pas aborder le phénomène de la médiumnité sans la force de la foi. On risquerait de perdre son équilibre psychique et de sombrer tout à fait dans la possession démoniaque

 

Journal « Ansa » Nov 1996
Traduit de l’italien